Les cours en ligne ont explosé pendant la crise sanitaire. Les entreprises françaises de l'Educational Technology (EdTech) se mobilisent pour améliorer leur offre et inventer de nouvelles solutions numériques.

L’EdTech, une nouvelle norme

L’Edtech (Educational Technology) recouvre l’ensemble des technologies de l’éducation et de la formation : MOOC, SPOC, FOAD, autres ressources numériques [1] et applications comme Zoom et Webinar, etc. La situation sanitaire actuelle a entraîné une explosion des cours en ligne qui transforme notre vision de l’enseignement à distance. Nous assistons à un changement de paradigme qui attribue au digital des vertus insoupçonnées pour former les étudiants et les professionnels. Ces outils digitaux vont sans doute perdurer car ils s’adaptent aux contraintes de chacun, en étant accessibles n’importe où et n’importe quand, à l’aide d’une simple connexion internet. 

Ainsi, la majeure partie des universités françaises ont déjà prévu une rentrée numérique en septembre et certains dirigeants d’entreprise comme le CEO de Twitter, Jack Dorsey, ont annoncé que leurs employés pourraient poursuivre indéfiniment le télétravail et les formations à distance.

Les forces et faiblesses de l’éducation en ligne et de ses acteurs 

La crise sanitaire a été un révélateur des forces mais aussi des faiblesses de l’EdTech puisque les apprenants ont consommé davantage ou pour certains vécu leur première expérience d’apprentissage en ligne. Si les vertus du digital sont unanimement reconnues – gains de temps, économies de coûts, réduction de l’empreinte carbone, amélioration de la productivité - nous avons aussi pris conscience de leurs limites et inconvénients : omniprésence des écrans, fatigue et stress supplémentaire, difficulté de concentration, absence de barrière entre vie privée et professionnelle, sentiment d’exclusion sociale, creusement des inégalités numériques, sociales et territoriales, etc.

Par ailleurs, nombre d’institutions n’y étaient pas assez préparées et les solutions digitales actuelles, conçues dans la précipitation, restent imparfaites. Les plateformes de Webinar pâtissent d’un défaut d’ergonomie et d’esthétisme qui nuisent à l’attractivité des formations. Elles ne favorisent pas non plus l’interaction et les échanges entre les membres qui se transforment en cours magistraux et monologues peu séduisants.

Les nouvelles exigences et pistes d’amélioration de l’EdTech 

Aussi, de nouvelles exigences en matière d’expérience utilisateur apparaissent pour pallier les défauts de la formation en ligne.

Les plateformes devront respecter trois critères fondamentaux pour exister dans le monde post-Covid-19 :

  • La qualité du contenu et de l’expérience utilisateur : des plateformes esthétiques ; des formations courtes, divertissantes et interactives ; des outils pédagogiques innovants afin de stimuler la participation et la concentration des apprenants ;
  • La sécurité et la protection des données, mises en lumière par les failles de l’application Zoom ;
  • Le respect de l’environnement, en étant vigilant sur le choix des prestataires et hébergeurs de données dont l’empreinte carbone est trop élevée. 

Alors que le marché de l’EdTech est en pleine croissance à l’échelle internationale (30 milliards de dollars en 2020 contre 22,4 milliards en 2017), portée par des acteurs américains (Universités de Stanford, MIT et Harvard avec Coursera, Udemy et edX) et chinois (Tencent, Baidu), les groupes français doivent être à la pointe pour combler la demande d’apprentissage digital. La France est le deuxième pays européen le plus dynamique sur le marché de l'EdTech, après le Royaume-Uni. D'importantes levées de fonds ont été réalisées par des start-ups EdTech françaises depuis 2018, dont Job Teaser et OpenClassrooms (70 millions d'euros), Klaxoon (43 millions d'euros) et 360 Learning (36 millions d'euros). Plusieurs initiatives sont également apparues pour financer et structurer l'écosystème EdTech, dont le fonds d’investissement EduCapital, un observatoire des EdTech porté par la Caisse des dépôts et la MAIF ainsi que l’association EdTech France. 

Par ailleurs, une collaboration entre startups, fondations de grandes entreprises, acteurs du numérique, pouvoirs publics et fonds d’investissement est nécessaire pour inventer les solutions digitales du futur. À titre d’exemple, le rôle joué par la plateforme d’éducation HP Life en Afrique est fondamental pour l’apprentissage en ligne, en collaboration avec l’Union africaine.

La crise du Covid-19 a donc entraîné un essor universel et pérenne de la formation en ligne, seule capable de subvenir aux besoins des universités et entreprises. On assiste à un réel changement de paradigme qui place l’EdTech au cœur du développement personnel et professionnel. 

La crise a cependant mis en lumière les défauts des plateformes actuelles et l’impréparation des acteurs. Aussi, les nouvelles plateformes devront-elles placer l’expérience utilisateur et la sécurité au cœur de leurs préoccupations. L’apprentissage en ligne, pour être pleinement motivant, doit s’inspirer des meilleures plateformes VOD qui parviennent à concilier la qualité du contenu avec un haut degré d’ergonomie et d’esthétisme. 
Sur le long-terme, l’EdTech n’a pas vocation à se substituer aux formations en présentiel car la transmission des savoirs est facilitée par l’échange et l’interactivité constante entre les professeurs et les apprenants, mais elle offre une opportunité unique d’accès à la formation à l’aune de la crise actuelle.

 

 

[1]
MOOC : Massive Open Online Course, gratuit, proposé sur une plateforme et pour une session limitée dans le temps. Obtenir une certification peut être payant. Un MOOC ne délivre pas de diplôme, il apporte un complément de formation sur un sujet précis. 

SPOC : Small Private Open Course, soit un MOOC mais réservé à une trentaine de participants préalablement sélectionnés. Un SPOC s’apparente à une classe virtuelle et est payant. 

FOAD : Formation Ouverte à Distance, proposée par un établissement, ouverte à tout le monde, souple et flexible dans le rythme et l’organisation pédagogique et ne reposant pas uniquement sur du présentiel. Une FOAD peut mener à l’obtention d’un diplôme.

Ressources numériques : (vidéos, exercices, cours, quizz, guides etc.), en ligne et accessibles gratuitement, pour compléter et approfondir ses connaissances, sans inscription et sans obtention de diplôme. 
 

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