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Janvier 2010

 

Conclusions du groupe de travail présidé par Daniel Chaffraix, IBM France, et Pierre Mongin, président-directeur général de la RATP, dans le cadre du chantier de l'Institut de l'entreprise sur l'entreprise de l'après-crise.

Hier relais privilégié de la direction dans l'organisation taylorienne, le manager voyait son importance confortée par son rôle dans le contrôle de la productivité des équipes. Plus qu'un simple échelon dans l'entreprise, il était, par sa fonction de médiateur entre "la base" et le "patron", un allié indispensable de la direction générale. S'il devait à celle-ci son statut, il partageait également avec elle une grille de lecture commune.

Au cours des dernières années, toutefois, le regard des dirigeants d'entreprise sur l'encadrement s'est modifié. Si le manager a vu sa fonction évoluer du contrôle à l'animation des équipes, la contraction du temps des affaires et l'obsession du changement qui en a résulté ont parfois conduit à voir en lui un obstacle plutôt qu'un allié. Symbole de résistance au changement, le manager a pu aussi incarner un autoritarisme désuet à l'heure où l'autonomie des salariés devenait un impératif. L'essor des nouvelles technologies, avec la possibilité de concentrer le contrôle au sommet, et le déclin des organisations pyramidales au profit de structures plates et décentralisées ont pu enfin annoncer le déclin irrémédiable de cette strate hiérarchique.

Pour autant, l'utopie de l'organisation transparente et de l'autonomie totale des équipes trouve aujourd'hui ses limites. Pour échapper au pur volontarisme, l'impulsion lancée par les directions d'entreprises doit pouvoir s'appuyer sur un relais non seulement efficace et impliqué, mais également sensible à la dimension humaine et aux attentes du corps social. Dans ce cadre, le manager devrait à nouveau jouer un rôle déterminant. Sa capacité à impulser des démarches entrepreneuriales, sa propension naturelle à activer des réseaux informels au sein de l'entreprise, sa proximité affective avec les collaborateurs qu'il encadre et sa capacité à maintenir l'équilibre entre continuité et changement font de lui un acteur clé dans les transformations à venir de l'entreprise.

Ce rapport a fait l'objet d'une présentation à la presse le 20 janvier 2010.

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