Total est actuellement confronté à une triple crise :  une crise sanitaire, une crise économique – liée à l’effondrement des cours du pétrole - et celle du changement climatique. Si pour les deux dernières le Groupe a arrêté un plan d’action permettant de réaliser des économies sans revenir sur ses objectifs environnementaux de réduction des émissions de CO2, la crise sanitaire, elle, a nécessité la mise en place de réponses ad hoc, coordonnées par une cellule centrale de crise au niveau du Groupe, à laquelle s’ajoutent des cellules locales, par pays ou par unité. 

En interne, le télétravail a pu être déployé pour tous les collaborateurs dont les fonctions le permettent, et le management a dû s’adapter pour soutenir les équipes dans cette organisation nouvelle. Une cellule psychologique a par ailleurs été mise en place pour accompagner des personnes qui vivent mal le confinement, et un vaste plan de regroupement des familles, impliquant de nombreux rapatriements, a été mis en place - le Groupe ayant des collaborateurs dans 130 pays. 

En parallèle, le Groupe a décidé assez rapidement de s’impliquer auprès de ses parties prenantes et de soutenir les structures hospitalières directement impliquées dans la crise sanitaire : des bons d’essence ont été offerts aux personnels des hôpitaux et des EHPAD, 5 millions d’euros ont été accordés à la Task Force créée par l’Institut Pasteur sur le Covid-19 et le Groupe s’est par ailleurs engagé à ne pas recourir aux aides de l’État auxquelles il aurait pu prétendre pour faire face à la crise.

 

Date de publication : 07/04/2020
 

Enquête réalisée auprès de Manoelle Lepoutre, Directrice Engagement Société civile du Groupe Total et Déléguée Générale de la Fondation Total.

 

Un secteur stratégique confronté à une triple crise : sanitaire, pétrolière et climatique

Depuis le début de l’année, Total subit trois crises de grande ampleur : une crise sanitaire, une crise économique – liée à l’effondrement des cours du pétrole - et enfin, bien sûr, celle du changement climatique. Pour ce qui est des deux dernières, le Groupe a arrêté un plan d’action à effet immédiat permettant de réaliser des économies, sans revenir sur ses objectifs environnementaux de réduction des émissions de CO2.

La crise sanitaire, elle, a nécessité la mise en place d’une réponse ad hoc. Une cellule de crise a été mise en place au niveau du Groupe, assurant le pilotage global de celle-ci au périmètre du Groupe et la continuité de ses activités. Elle est située sur un plateau dédié et très structuré de la Tour Coupole, à La Défense. Son fonctionnement répond à des procédures précises et plusieurs fonctions de l’entreprise y sont représentées. Des cellules locales, par pays ou par unité, lui remontent les informations.

 

En interne, un seul mot d’ordre : solidarité. C’est une des valeurs de Total.

Pour les collaborateurs, le télétravail a été progressivement déployé, lorsque les fonctions le permettaient, avant même la décision de confinement général formulée par le gouvernement. « Cela nous a pris quelques jours, même si les outils en tant que tels étaient prêts ».

Le management a également dû s’adapter : « Il nous a fallu embarquer tous les managers afin que la situation de chaque collaborateur soit prise en compte mais aussi afin d’organiser la transmission de l’information très rapidement ».

Des conseils sont prodigués aux managers pour gérer des situations nouvelles, comme la problématique récente d’équité dans la pose de congés : « une tendance s’est manifestée cette semaine : on approche des congés de printemps. L’adaptation à la crise a changé la donne, certains ont un surcroît de travail et ne pourront pas en prendre, d’autres pourraient être tentés de les annuler à cause du confinement : que dire aux managers pour que cela soit traité de façon équitable ? ».

Le Groupe a des collaborateurs dans 130 pays, dont une partie voyage fréquemment : il a donc aussi fallu faire face à de nombreuses situations personnelles complexes, comme celles du regroupement des familles, impliquant des rapatriements par exemple.

Une cellule psychologique a par ailleurs été mise en place pour accompagner des personnes qui vivent mal le confinement, par sentiment d’isolement, d’abandon ou au contraire face à un surcroît de travail auquel s’ajoute une gestion de famille qui pourraient les placer en risque de burn out.

 

Une évaluation étroite et permanente des risques

« On avait des PCA [1] prêts : on a su les réadapter. Le problème est qu’il n’y a pas deux crises qui se ressemblent. Il faut à la fois être prêt avec une solution de base mais aussi être très flexible pour s’adapter à la crise ». 

Le Groupe a une culture des risques et de leur anticipation forte. Pour ce qui est de la chute du prix du baril, c’est un risque que le Groupe connaît et auquel il est préparé. Sur le volet sanitaire, le risque pandémique est pris en compte, notamment en Afrique où le Groupe est très présent. Ce risque s’est déjà matérialisé dans le passé, mais rarement au niveau « corporate » et jamais avec cette ampleur. « Très franchement, personne n’avait envisagé une crise de cette ampleur. Elle nous a demandé de la réactivité ».

 

Des actions sociétales renforcées

Le Groupe a décidé assez rapidement de s’impliquer auprès de ses parties prenantes mais de soutenir aussi les structures hospitalières directement impliquées dans la crise sanitaire.

« Nous avons, dès les premiers jours de confinement, instauré des groupes de travail à ce sujet. Cela nous a notamment conduit à l’offre de bons d’essence aux personnels des hôpitaux et des EHPAD. Cette opération est en cours de réplication dans certains pays par les filiales du Groupe [2]. »

La Fondation Total a également choisi d’aider ses partenaires à traverser la crise, notamment via un soutien budgétaire ou une aide à la structuration du travail de leurs salariés et bénévoles. La Fondation s’appuie sur ce point sur le programme de bénévolat volontaire permettant à chaque salarié du Groupe de consacrer trois jours de travail par an à une association. Un mécénat de compétences peut ainsi être proposé à ces associations sur des segments d’activités pour lesquels elles exprimaient des besoins particuliers. Un budget de sortie de crise est également prévu pour les aider.

5 millions d’euros ont ainsi pu été alloués spécifiquement à des associations ou instituts impliqués dans la crise sanitaire dont la Task Force créée par l’Institut Pasteur sur le Covid-19.

Le Groupe s’est par ailleurs engagé à ne pas recourir aux aides de l’État auxquelles il aurait pu prétendre pour faire face à la crise (soutien de trésorerie ou recours au chômage partiel), « en cohérence avec sa contribution à la solidarité aux personnels soignants », selon les mots de son Président-Directeur général.

 

Une aide spécifique pour les chauffeurs routiers

Souhaitant protéger au mieux ses salariés et soucieux du strict respect des restrictions imposées par les autorités, le Groupe avait initialement réduit voire fermé dans ses stations-service toutes les prestations jugées « non essentielles », en particulier la restauration. Ces dispositions ont été réajustées lorsqu’il s’est avéré qu’elles faisaient obstacle au bon fonctionnement des flux nécessaires à l’approvisionnement en matière d'alimentation ou de produits sanitaires (masques, pharmacies etc.) en privant les chauffeurs routiers d’un certain nombre de services. En accord avec les pouvoirs publics, Total a depuis remis en service ces prestations et pris des initiatives en faveur des chauffeurs routiers : café offert, remise de 25% sur trois produits alimentaires, maintien de l’ouverture des douches avec gratuité pour les routiers etc. « Ce sont des clients importants, certes, mais cela faisait aussi partie de la solidarité nationale ».

 

[1] Plan de continuité de l’activité

[2] Face aux critiques qui ont pu émerger sur l’exclusion de ce dispositif du personnel infirmier libéral, le Groupe a indiqué avoir souhaité passer par les centres hospitaliers et les EHPAD, organismes structurés qui permettaient de s’assurer que les bons d’essence serviraient le bon public. Une telle organisation, massive, n’était pas compatible avec une gestion fine, voire individualisée des dons (à titre d’illustration, le Groupe indique que près de 9 000 appels et 14 000 mails ont été reçus dans le cadre de cette opération). Près de la moitié de ces sollicitations ont pu être traitées à ce jour.

Manoelle Lepoutre, Directrice Engagement Société civile du Groupe Total et Déléguée Générale de le Fondation Total

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