Nous allons promouvoir les entreprises locales

De la même manière qu’ils ont permis aux Français de supporter un peu mieux le confinement, qui a réduit toute vie sociale au minimum, le Délégué Général de la Fevad estime que les acteurs du e-commerce peuvent contribuer à répondre aux aspirations et besoins qui s’expriment déjà pour l’ « après ». Et ce, grâce à leur capacité à créer du lien social, déjà ; à promouvoir des petites entreprises locales, ensuite, alors qu’elles n’auraient pas pu ouvrir de magasins physiques ; à favoriser des nouveaux modes de consommation plus responsables, aussi, ou encore à démocratiser des réflexes d’économie circulaire. Car Marc Lolivier rappelle que c’est également, et peut-être surtout, dans les crises que s’éveillent les consciences, s’organisent les solidarités et parfois se réinventent les modèles.

Institut de l'Entreprise - Comment les entreprises du e-commerce que vous représentez ont-elles réagi à la crise ?

Marc Lolivier - La crise actuelle que nous vivons est inédite par sa forme. Nous n’avons encore jamais connu dans la période récente, une pandémie de cette ampleur où une grande partie de la population mondiale est confinée, où la vie sociale est réduite au minimum. Le e-commerce permet aux consommateurs de procéder à leurs achats de chez eux, sans prendre de risque pour eux et pour les autres et en respectant toutes les mesures sanitaires. En restant ouverts, les acteurs du e-commerce permettent à tous de supporter un peu mieux le confinement ; ils font leur possible pour préserver le maximum d’emplois, en amont comme en aval. Ils contribuent à l’économie française, et ils préparent la reprise économique que nous espérons la plus rapide possible.

Quelles sont les conséquences pour vos adhérents ?

Comme dans tout secteur économique, les acteurs du e-commerce déplorent ce qui se passe humainement, comme économiquement. La situation est très nuancée d’une entreprise à l’autre.

Le e-commerce est aussi riche que peut l’être le commerce physique dans la pluralité de ses commerçants. Leur point commun est le suivant : la vente par internet. C’est parfois le seul et unique point commun qu’ils partagent. Ce sont des TPE, des PME, des start-up, des entreprises régionales, françaises, internationales. Ce sont des producteurs, des fabricants, des distributeurs, des plateformes d’intermédiation, des créateurs d’opportunités, des générateurs de rencontres, des fournisseurs de services, etc. Parmi eux, nous pouvons répertorier trois réalités différentes face à la crise actuelle.

  • Pour certains acteurs phygitaux, qui allient une présence via des magasins physiques et un site internet de commerce en ligne, l’augmentation des ventes sur leur site traduit un transfert des achats en magasins qui n’ont pas pu être effectués. Ces enseignes qui étaient déjà très présentes ont pu jouer la carte internet pour prendre le relais de leurs magasins fermés. Certaines ont même vu leurs ventes en ligne doubler. Cette hausse ne compense généralement pas la perte engendrée dans la partie vente physique, mais elle a joué un rôle important d’amortisseur. Ce transfert est donc une bonne chose pour l’économie car il permet de minimiser les pertes et de continuer l’activité malgré tout.
  • Certains pure players, acteurs digitaux par nature, connaissent de bons résultats ; c’est notamment vrai pour les plus grands. Et plus particulièrement ceux qui étaient positionnés sur les secteurs de l’électronique et de la micro-informatique. En quelques jours, il a fallu que des millions de Français confinés chez eux s’équipent, pratiquement du jour au lendemain, pour pouvoir travailler ou étudier à distance.
  • Enfin, la dernière catégorie regroupe la majorité des acteurs du e-commerce qui ont beaucoup souffert les 15 premiers jours de confinement. Certes ils sont restés ouverts, et cela a été une chance pour eux, mais les ventes ont plongé à la baisse. D’abord à cause de l’effet de sidération et du climat très anxiogène qui a poussé les Français à consommer moins et différemment, parce que la demande a été atone et que les difficultés logistiques rendaient difficile le maintien de l’activité dans de nombreux cas. Depuis avril, les choses se sont tout de même améliorées sans toutefois avoir retrouvé leur niveau d’avant Covid-19. C’est un signe encourageant.

 

Comment les entreprises se sont-elles organisées ?

Les entreprises du e-commerce se sont organisées pour protéger leurs salariés tout en continuant leurs activités, dans le plus grand respect des mesures de précaution sanitaires et dans le cadre du dialogue social. Le fait que plus de 80% des sites e-commerce aient pu assurer la continuité de leur activité dans un contexte de crise majeure, illustre les capacités exceptionnelles de réactivité et d’adaptation dont les entreprises du secteur ont su faire preuve.

Comment envisagez-vous l’après ?

Il est déjà effectivement temps de penser à l’après, cet après dans lequel nous allons parvenir à repartir, collectivement. Le e-commerce peut apporter certaines réponses.

Tout d’abord, en recréant du lien entre les individus : le e-commerce permet d’entrer en contact et de créer du lien. C’est ainsi que de plus en plus de Français achètent et consomment localement, et permettent ainsi à des artisans, des agriculteurs, des éleveurs, et des producteurs de continuer leurs activités et de régaler les populations autour d’eux.

Il est plus que jamais nécessaire de promouvoir les entreprises locales : de nombreuses marketplaces permettent à des TPE de mettre en vente leurs produits et services. Parce que ces entreprises n’auraient pas pu ouvrir de magasins physiques, parce qu’Internet leur permet d’élargir leur base de clientèle, parce qu’ils profitent de la vitrine que leur offrent les grandes plateformes de mises en ligne. Des initiatives locales ont ainsi vu le jour pour permettre aux commerces de proximité de vendre en ligne et de livrer leurs produits à leurs clients mais aussi à de nouveaux publics. Des acteurs digitaux ont mis à disposition leurs expertises pour aider les commerces physiques. C’est aussi, et peut-être surtout, dans les crises que s’éveillent les consciences, s’organisent les solidarités et parfois se réinventent les modèles.

Plus largement, cette crise est aussi un révélateur de l’utilité sociale du secteur e-commerce, de sa complémentarité possible avec le commerce de proximité et de son rôle au service de nouveaux modes de consommations plus responsables.

S’engager en faveur de la transition écologique et aller encore plus loin. Ce sont aussi les sites de e-commerce qui ont été le vecteur de la démocratisation des réflexes d’économie circulaire. Parce que grâce à ces plateformes, il est possible de valoriser des produits que nous aurions jetés, il est possible d’offrir une seconde vie à ceux dont nous ne voulons plus.

Enfin, à l’heure de la communication permanente et de l’information immédiate, toutes deux issues de la révolution numérique, il est plus que jamais essentiel de continuer à promouvoir un dialogue social riche et fructueux. Le e-commerce est peut-être symbolisé par une transaction virtuelle, pour autant ce sont des hommes et des femmes qui œuvrent chaque jour au sein de ces entreprises pour que ces échanges soient possibles.

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