La culture, en ce qu’elle nous permet notamment de lire le monde, a un rôle majeur pour nous accompagner au quotidien dans cette période inédite. Le ministère de la Culture a donc lancé #culturecheznous, un portail numérique accessible à tous regroupant une offre numérique exceptionnelle de 500 acteurs culturels.

Alors que la crise sanitaire se poursuit, le ministère de la Culture a lancé l’opération #culturecheznous, un portail numérique destiné à mettre en lumière l’exceptionnelle richesse de son offre numérique ainsi que celle de ses opérateurs culturels. La plateforme se veut instructive, divertissante et formatrice. 

Couvrant un large éventail de disciplines artistiques, c'est un voyage artistique à travers toutes les richesses de la culture, avec une offre en ligne de près de 500 acteurs culturels. En complément de la mobilisation des médias, et en particulier de l’audiovisuel public, le ministère de la Culture recense à travers cette plateforme toutes les offres culturelles numériques gratuites et les met à notre disposition sur son site internet.

Durant cette période où l’isolement et l’ennui peuvent peser, la culture a un rôle majeur à jouer pour nous accompagner au quotidien. Parce qu’elle apporte un regard différent sur le monde, elle permet à chacun une prise de recul et de faire un pas de côté. En nous apportant des perspectives créatives et inspirantes, elle peut nous aider à mieux vivre l’épreuve collective que nous traversons. 


Une offre qui se veut accessible aux personnes en situation de handicap

Cette offre qui s’adresse à tous les publics, porte une attention particulière aux personnes en situation de handicap. Pour ce public particulièrement éprouvé par le confinement, elle est une belle façon d’être relié aux autres et de battre en brèche le sentiment d’isolement que le contexte pourrait accroître.

Les personnes en situation de handicap peuvent ainsi s’immerger dans les 50 000 titres de Éole, la bibliothèque numérique en ligne de l’association Valentin Haüy, qui se veut accessible, proposant des livres audio, livres en braille, classiques ou nouveautés. Acteur historique de l’aide aux personnes déficientes visuelles, Éole comporte plus de 50 000 titres téléchargeables gratuitement. La bibliothèque en ligne propose aussi « le livre audio à l’affiche » à tous ceux pour qui la lecture est difficile (personnes souffrant de déficience visuelle, de handicap moteur, intellectuel, de troubles cognitifs et notamment trouble DYS).  


Une médiation inclusive

Cette plateforme permet de découvrir les collections du Musée d'Arras selon un dispositif qui rend les œuvres accessibles. Celui-ci est conçu pour qu’une égale attention soit accordée à l’œuvre qu’à son commentaire : l’interprète en langue des signes est debout face caméra devant l’œuvre d’art, rendant particulièrement sensible pour le spectateur cette impression que l’œuvre lui est contée, puis, par moments, disparaît au profit de la seule œuvre.   


Apprendre la langues des signes

La plateforme permet également de s’initier à la langue des signes française avec la Philharmonie de Paris. Les enseignements s’adressent à la fois au public expert en langue des signes française (LSF) et aux débutants, avec des vidéos accessibles à tous qui permettent de découvrir la richesse du vocabulaire musical en LSF. Une richesse qu’illustre un vaste éventail de signes, à commencer par ceux venus du mime, la musique faisant figure de domaine privilégié pour ces signes iconiques.


L’audiodescription pour ouvrir le regard

L’audiodescription permet de porter un autre regard sur des œuvres. Elle est utilisée par des musées comme en témoignent les initiatives du Musée d’Orsay ou chaque présentation d’œuvre commence par une indication relative à leur qualité – le plus souvent, des peintures, mais on trouve également des sculptures ou d’autres objets comme une lampe de table – et leur dimension. Des données, qui déjà font naître une première image mentale, que vient compléter un commentaire d’une grande précision.
Le Centre National du Cinéma (CNC) milite également pour l’audiodescription au travers de ces actions pour l’accès du cinéma aux personnes en situation de handicap, notamment les mal- et non-voyants. « L’accès de tous, sans exception, aux films, est non seulement une évidence dans une société civilisée et responsable, mais l’un des objectifs fondateurs du ministère de la Culture et du CNC », a souligné Dominique Boutonnat, président du CNC.


Le Ministère enrichit régulièrement la plateforme de nouvelles propositions et met en avant sur les réseaux sociaux les initiatives s’inscrivant pleinement dans l’opération #culturecheznous. Cette offre culturelle numérique a été recensée dans toute la France grâce à la mobilisation des directions régionales des Affaires culturelles, des réseaux d’acteurs culturels, et des fédérations d’élus locaux. Avec près de 700 propositions le nouveau site Internet met en valeur la richesse culturelle exceptionnelle de tous les territoires.

Au-delà de la période de confinement, ce nouveau site suscitera non seulement l’envie de découvrir la culture autrement via ces parcours en ligne mais surtout l’envie de retourner voir les œuvres physiquement dans les lieux de culture (musées, lieux d’exposition, châteaux, archives, théâtres, salles de spectacle, bibliothèques, cinémathèques, etc.). Cette plateforme est un moyen supplémentaire de rendre accessible la diversité et la richesse de l’offre culturelle française. 

 

« En tant que président du SPCH (Syndicat des Professionnels du Cinéma en situation de Handicap) et militant de l'inclusion par la culture, je salue ces nouveaux efforts. Ils sont l'illustration d'une volonté sincère de l'État, depuis quelques années, de construire une société plus inclusive. Certaines de ces initiatives, comme le développement de l'audiodescription pour les films, sont d'ailleurs antérieures à la crise sanitaire. Le défi est immense car notre pays est très en retard en la matière. Je milite d'ailleurs pour que les personnes en situation de handicap ne soient pas simplement consommatrices de culture, mais aussi qu'elles soient actrices de culture, qu'elles y prennent part et y participent de façon créative autant que possible. 
Dans le contexte très exceptionnel que nous connaissons aujourd'hui, il est essentiel de faire en sorte qu'aucun public ne soit écarté de la culture, donc il est utile d'aller porter les œuvres chez les personnes qui en sont éloignées - je pense aux musées virtuels - de manière provisoire ou plus durable. Mais j'insiste sur le fait que les dispositifs virtuels doivent être pensés comme des incitations à aller découvrir les œuvres
in situ. Le handicap ne doit pas être une assignation à résidence, j'espère que ces dispositifs susciteront l'envie de fréquenter les lieux de culture dès que ce sera possible.
De manière globale, la crainte que je pourrais avoir actuellement serait qu'on cherche à surprotéger les personnes en situation de handicap et qu'on observe un retour en arrière sur la politique de l'inclusion
»
Julien Richard-Thomson, réalisateur, auteur, SPCH

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