Les enseignements du rapport « C-Suite Challenge 2021 »

 

L’Institut de l’Entreprise et The Conference Board publient « Leading in a Post-COVID-19 Recovery », l’analyse pour la France d’une enquête mondiale, menée auprès de plus de 1 500 dirigeants d’entreprises, sur leur vision de la reprise économique après la pandémie de Covid-19.

 

Chaque année, The Conference Board conduit une vaste étude à l’échelle mondiale auprès des dirigeants d’entreprises de niveau « C-suite », c’est-à-dire membres d’un comité de direction générale ou d’un comité exécutif.

 

Menée en décembre 2020 dans 41 pays auprès de 1 538 dirigeants « C-suite », dont 909 PDG, cette nouvelle édition est consacrée au thème « Leading in a Post-COVID-19 Recovery ». Elle éclaire de manière inédite la façon dont les dirigeants d’entreprises, à travers le monde, appréhendent cette crise, les défis et les questionnements qu’elle induit, et les implications stratégiques de celle-ci pour leur organisation. 

 

En France, 55 dirigeants se sont prêtés à l’exercice cette année. L’analyse de leurs réponses, et la comparaison avec celles de leurs homologues des autres pays étudiés, font apparaître des spécificités françaises :

  • L’enjeu environnemental est l’une des préoccupations majeures des dirigeants français. La réduction de l’empreinte environnementale apparaît au 2ème rang des priorités des dirigeants français, alors qu’elle n’arrive qu’au 17ème rang en moyenne sur tous les pays étudiés. Considérant que leurs parties prenantes porteront une attention accrue au rôle des entreprises face aux défis climatiques et sociaux, le développement d’offres plus durables, tant d’un point de vue écologique que social, et la transformation des business models seront, selon eux, des leviers essentiels de la croissance future de leurs entreprises.
     
  • En plus de la réduction de l’empreinte environnementale de leurs activités, les stratégies des dirigeants en France visent, plus qu’ailleurs, à contrôler les coûts et à recourir aux fusions, acquisitions et cessions.
     
  • En France, les dirigeants placent le manque de diversité dans les équipes en 3ème place des obstacles à surmonter, derrière les effets du COVID-19 et le cloisonnement des organisations. Ils se distinguent en ce sens nettement des autres pays, où cet item n’apparaît qu’en 16ème position en moyenne.

 

En outre, les dirigeants s'attendent à ce que l'évolution des comportements d'achat des consommateurs, le risque de récession, la poursuite de la pandémie de Covid-19 et la question de la disponibilité des vaccins soient les facteurs qui auront l’impact le plus important sur leurs organisations durant l'année à venir. Sans être une spécificité proprement française, il s’agit néanmoins d’un enseignement fort de cette étude.

 

Selon Ilaria Maselli, économiste principale au Conference Board et auteure principale du rapport : « Les dirigeants français sont, plus qu’ailleurs, préoccupés par les enjeux du développement durable. Ils portent une attention accrue aux enjeux environnementaux et à l’évolution des comportements de consommation. Ceci les démarque des autres dans une perspective de sortie de crise ».

 

Selon Paul Allibert, Directeur général de l’Institut de l’Entreprise : « Les enseignements de ce rapport distinguent nettement une spécificité française : une intégration plus native des enjeux de la RSE dans la stratégie des entreprises. Cela correspond à ce que nous observons dans la pratique, et à ce que nous avions théorisé sous le nom de « l’ère post-RSE ». Il s’agit d’un axe fort des travaux de l’Institut de l’Entreprise ».