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Avril 2011

 

Compte-rendu de la conférence-débat autour de l'ouvrage de François DUPUY.

Vendredi 29 avril 2011 de 13h00 à 14h30

Une représentation, sinon une idéologie, domine aujourd'hui dans notre pays : celle d'une entreprise régie par la tyrannie du profit et prête à écraser les individus pour atteindre ses fins. L'entrepriseserait ainsi le lieu de l'autorité, du pouvoir et du commandement vertical.

La réalité, telle que peut l'observer le sociologue de terrain, est le plus souvent très éloignée decette supposée dictature. Ce qui frappe au contraire François Dupuy, c'est la progressive liquéfaction des relations de pouvoir traditionnelles dans les communautés de travail. Le pouvoir n'a pourtant pas disparu. Il ne s'est même pas simplement euphémisé en « gouvernance » et « contrôle de performance ». Il est plutôt descendu d'un ou plusieurs crans pour se disperser à la base, au niveau des intermédiaires et des exécutants. De sorte qu'on ne voit plus toujours clairement qui décide quoi, ni même si ceux qui décident sont aussi ceux qui sont responsables.

Dans plusieurs entreprises, le problème ne serait plus tant de limiter un pouvoir potentiellement excessif, que de reconstruire une maîtrise minimale de la direction et de ses managers sur l'organisation et ses personnels, y compris ses cadres dont François Dupuy avait dans son précédent ouvrage analysé la grande « déprime » (La fatigue des élites, Seuil, 2005). Tel est le « nouveau combat des chefs ».

 

 

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