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Pièce en trois actes

 

Décembre 2015

 

L’Unédic ne remboursera pas sa dette. Toutefois, l’activité d’assurance dont la « générosité » est si souvent dénoncée n’est pas à l’origine de cette situation, car elle est toujours fortement excédentaire malgré un chômage durablement élevé. En revanche, l’habitude bien ancrée de financer des politiques publiques en puisant dans les fonds de l’assurance chômage a inexorablement déséquilibré l’Unédic. L’assurance chômage est en faillite, une faillite financière, technique, stratégique. Elle doit se réinventer. 

L'assurance chômage a pour fonction de garantir un revenu aux salariés privés d’emploi. Pour remplir cette mission prioritaire en toutes circonstances, l’assurance doit être obligatoire, universelle, et ses finances, par nature cycliques, doivent être équilibrées à moyen terme. Tout ce qui l’éloigne de ce modèle compromet son existence, et elle est en France très loin de ces canons.

La négociation de la convention d’assurance chômage va s’ouvrir face à des défis inédits. La cessation de paiement a pu être repoussée en taxant massivement les chômeurs indemnisés, puis grâce à la garantie apportée par l’État à la dette de l’Unédic, mais ces expédients ont atteint leurs limites. L’enjeu n’est plus seulement d’améliorer l’assurance chômage, que ce soit en toilettant quelques règles ou en coupant sévèrement dans les droits : la nature et l’ampleur des difficultés sont telles que seul un renouvellement stratégique profond est susceptible de sortir l’assurance chômage de l’impasse.

Après que l’État aura soldé les comptes du passé en reprenant ces dettes qui figurent déjà à son passif, l’assurance chômage devra être refondée sur des bases solides et durables. Sur ces fondamentaux sains, un ensemble de règles d’indemnisation simples et efficientes, adaptées aux besoins du marché du travail contemporain, peut alors aisément être reconstruit.

 

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