Dès sa prise de présidence en 2017, Antoine Frérot avait souhaité mobiliser l’Institut de l’Entreprise dans la promotion de cette voie de formation méconnue pour en démontrer toute la pertinence dans la construction d’un parcours de formation conduisant à l’emploi.
Alors que Muriel Pénicaud, ministre du Travail, présentait le 4 février dernier une hausse de 16% d’apprentis en France en 2019 [1] (portant ainsi le nombre d’apprentis à 491 000), la crise économique et sanitaire qui nous touche menace cette tendance.
De nombreux acteurs, entreprises, associations, économistes, philosophes, s’engagent aujourd’hui pour qu’il n’y ait pas de « génération Covid » sacrifiée. L’Institut de l’Entreprise, qui porte le sujet depuis plusieurs années entend porter haut les couleurs de l’apprentissage, qui formera dans ce que son président a appelé « les jours d’avec » les jeunes qui feront « le monde d’après ».

L’apprentissage est sévèrement impacté par la crise

Être apprenti, c’est être salarié et en formation : comme pour tous les élèves et étudiants, les centres de formation des apprentis (CFA) ont fermé leurs portes le 16 mars. Tout comme l’ont fait de nombreuses entreprises qui, si elles n’ont pu maintenir leur activité, ont placé leurs salariés en télétravail ou en activité partielle. Aussi, face aux risques plus élevés de rupture de contrat, Christophe Coulon, vice-président en charge de l’apprentissage et de l’artisanat de la Région Hauts-de-France, rappelle que « la Région a réactivé son dispositif de reprise des apprentis à travers lequel elle prend en charge les apprentis le temps qu’ils retrouvent une entreprise ou un nouveau projet professionnel ».

Pour les apprentis, cette double fermeture a suscité de nombreuses interrogations et inquiétudes, d’autant qu’ont pu s’y ajouter des problèmes d’équipement informatique et la difficulté pour les CFA de proposer un enseignement à distance dans de si brefs délais : « moins de 20% d’entre eux proposent de réels cours en ligne » nous indique ainsi Aurélien Cadiou, Président de l’Association nationale des apprentis de France (ANAF). Les apprentis ont surtout manqué d’information : « nous avons reçu cinq fois plus de demandes que d’habitude », d’autant que « les médiateurs de l’apprentissage, qui dépendent des Chambres consulaires et ont pour mission d’examiner et rechercher des solutions aux litiges entre employeur et apprenti, ont été difficiles à joindre et les jeunes se sont retrouvés sans interlocuteur. »

De nombreuses entreprises ont, de leur côté, œuvré pour restreindre les impacts négatifs de la crise pour les apprentis, tant d’un point de vue financier qu’en matière d’accompagnement humain. Chez Veolia Eau Hauts-de-France, le directeur Didier Benard nous explique ainsi : « La crise sanitaire n'a pas fait de distinction entre les différentes catégories d'employés au sein de Veolia Eau Hauts-de-France, et nous n'avons donc pas non plus fait de distinction de genre dans la mise en place de nos différents dispositifs. Ainsi, les quelque 70 alternants (sur un effectif de 1450 salariés pour la région) ont pu continuer à travailler en présentiel ou en télétravail, selon leurs domaines d'apprentissage lors de leurs périodes en entreprise. Nous avons dû nous assurer pour chacun d'eux que d'une part les moyens de protection sanitaire étaient réunis, et d'autre part leur autonomie ainsi que la « présence » de leur tuteur encadrant étaient possibles. Lorsque ces conditions n'étaient pas réunies, nos alternants ont été mis en chômage partiel. Cela a aussi été le cas pour nos alternants travaux (par exemple CAP canalisation), cette activité ayant été largement impactée jusqu'à mi-mai, et les chantiers arrêtés. » Chez Sodexo, Martin Chesnay, Directeur des Talents, témoigne également en ce sens : « les apprentis sur site ont été mis en activité partielle, comme les autres salariés, mais leur rémunération a été maintenue. » Gérard Déprez, Président du Groupe Loxam, confirme cette tendance : « Actuellement, les apprentis ne vont plus à l’école, mais l’entreprise a fait en sorte d’être très investie auprès d’eux. » 

Si la crise a sérieusement impacté les contrats en cours, elle a aussi coïncidé avec une période cruciale pour l’apprentissage : celle de l’orientation. Salons, journées portes ouvertes et autres temps de rencontres entre les apprentis et les professionnels ont été suspendus et les entreprises, heurtées par la crise, n’ont pu répondre aux candidatures de futurs apprentis.

Sodexo, avec Accor, Korian et Adecco, ses partenaires dans le CFA des Chefs qui ouvrira à la rentrée à Paris, Lyon et Marseille, a adapté son mode de recrutement. Martin Chesnay témoigne : « On s’accroche mordicus à l’ouverture des premières classes des CFA des Chefs et nous avons réalisé des vidéos pour remplacer les journées apprentissage et mis en place des entretiens de recrutement par téléphone ou visioconférence. »

Aussi, si comme le souligne Aurélien Cadiou, « cela s’est plutôt bien passé », il n’existe toutefois pas de chiffre précis sur la situation des apprentis en termes de télétravail, activité partielle voire rupture de contrat.

 

L’Apprentissage, filière essentielle pour l’emploi des jeunes, doit être protégé

Selon le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, « La crise économique due au Covid-19 frappe les jeunes – en particulier les femmes – plus durement et plus rapidement que les autres groupes de population. Faute de prendre d’urgence des mesures énergiques pour améliorer leur situation, nous allons peut-être devoir assumer l’héritage du virus pendant des décennies. Si leurs talents et leur énergie sont mis à l’écart en raison de l’absence de possibilités d’emploi et de formation, c’est notre avenir à tous qui en pâtira et il sera beaucoup plus difficile de reconstruire une économie meilleure dans la période d’après Covid-19. » [2] C’est dans ce contexte érodé que va devoir se déployer la réforme de l’apprentissage engagée par la loi Avenir professionnel dès la rentrée de septembre 2020. Il sera essentiel de se mobiliser pour remettre l’apprentissage sur la (bonne) dynamique d’avant-crise.

Or, à l’heure du redémarrage de l’activité économique, Aurélien Cadiou n’est pas certain que l’apprentissage soit la priorité des entreprises et s’en inquiète : « assez peu d’entreprises vont pouvoir recruter d’ici septembre ou octobre, alors que c’est maintenant que cela se joue. » Il rappelle : « En période de crise, si une entreprise doit licencier, elle fait souvent le choix de se séparer d’un apprenti, qui représente moins de charges et peut plus facilement retourner chez ses parents, plutôt que d’un salarié embauché depuis 30 ans et qui a une famille à charge ». Une inquiétude corroborée par les chiffres : Le Figaro affirmait ainsi la semaine dernière que « Selon les chiffres avancés, le nombre de contrats d’apprentissage pourrait baisser de 30 à 50 % en moyenne. »[3]

Aurélien Cadiou reconnaît que les grands groupes vont continuer à recruter des apprentis, mais estime « en revanche que les TPE, PME et indépendants, pourtant traditionnellement recruteurs d’apprentis mais plus durement impactés par la crise, risquent de ne pouvoir suivre cette dynamique ». Or la différence dans la taille des entreprises se retrouve dans les niveaux d’études proposés dans les contrats d’apprentissage : les entreprises plus petites recrutent généralement des apprentis en infra-bac, alors que les grands groupes prennent des apprentis dans l’enseignement supérieur [4]. « Ce qui est dommage car le taux d’employabilité d’un CAP en apprentissage est supérieur à celui d’un étudiant classique alors qu’il est quasi identique pour les niveaux post-bac » explique Aurélien Cadiou. Et la crise risque donc non seulement d’accentuer cette différence mais surtout d’impacter plus durement l’avenir de jeunes à qualification plus basse.

Face à cette probable difficulté renforcée pour les jeunes de trouver un contrat d’apprentissage pour la rentrée, « l’ANAF va demander au ministère de laisser la possibilité aux apprentis de rester toute l’année dans le CFA, même s’ils ne trouvent pas d’employeur dans les 3 mois qui suivent la rentrée. Cela serait plus sécurisant pour les jeunes et éviterait des ruptures de parcours. Cela serait également avantageux pour les CFA qui, depuis le 1er janvier 2020, sont financés selon le nombre de contrats. Cette mesure leur assurerait que les apprentis en CFA au 1er septembre le restent jusqu’à la fin de l’année scolaire garantissant ainsi le financement de l’établissement. »

Le manque de visibilité économique risque en effet de rendre les entreprises plus prudentes. Dans la restauration, « On est passé d’une pénurie de main d’œuvre à une pénurie d’offres » rappelle Martin Chesnais, de Sodexo, tout en précisant : « On a stoppé tous les recrutements sauf ceux des apprentis car c’est un pari pour l’avenir. Il faut continuer en faveur de l’apprentissage. Mais aura-t-on les conditions économiques pour ? Le problème est le manque de visibilité économique ».

 

La mobilisation des entreprises pour l’apprentissage, aux côtés d’autres acteurs, sera déterminante

Les entreprises souhaitent et doivent poursuivre leur mobilisation en faveur de l’apprentissage dans la reprise et l’après. Gérard Déprez, Président du Groupe Loxam, déclare ainsi : « Je peux dire que nous continuerons à embaucher des apprentis. Nous avons besoin d’avoir des compétences ; et les compétences on les forme, donc on va continuer cet effort d’intégration. Je suis optimiste pour l’apprentissage. » Un engagement renouvelé par Stéphane Hénon, Directeur général du Groupe : « Nous soutenons l’apprentissage qui nous permet de former des jeunes, avec pour espoir de les embaucher à la fin de leurs études et de leur offrir des perspectives d’évolution. La crise n’aura pas d’impact négatif sur ce sujet dans l’entreprise, au contraire : s’il est fondamental pour nous d’intégrer les jeunes dans le monde du travail, cela sera plus important encore après la crise. C’est le rôle citoyen de l’entreprise. »

Adecco se dit également très attentif à l’avenir de l’apprentissage, des contrats professionnels qui connaissent une formidable progression « après 15 ans de dégringolade ». La crise ne doit nullement décourager les jeunes de choisir cette voie prometteuse. « Il ne faut, en aucun cas, rompre la promesse que nous avons faite aux jeunes » confirmant le message précédemment lancé par Christophe Catoir, Président du Groupe Adecco France et Europe du Nord, qui « ne cesse de marteler que les jeunes ne sont pas une « variable d’ajustement ». Le Groupe Adecco France est déterminé à maintenir ses objectifs de 7 500 alternants fin 2020 » [5].

Idem chez Veolia : au-delà des engagements répétés de son PDG et Président de l’Institut de l’Entreprise, Antoine Frérot, Didier Bénard, Directeur Veolia Eau Hauts-de-France, rappelle la mobilisation du Groupe en faveur de l’apprentissage : « La crise n'a pas altéré notre volonté de poursuivre notre politique de recrutement d'alternants et nous avons d'ores et déjà une quarantaine de dossiers en préparation pour la nouvelle rentrée, ce qui nous permettra de maintenir le volume global de nos alternants, à environ 5% des effectifs sur la Région. Pour rappel, plus de 50% de nos alternants sont embauchés en CDI dans le Groupe (la plupart dans la Région) après obtention de leur diplôme, les autres choisissant soit de poursuivre leur formation, soit de se réorienter parce que leur spécialité ne leur convient finalement pas, ou bien que les sujétions « terrain » (astreinte notamment) sont jugées trop contraignantes. »

Au-delà des entreprises, l’ANAF invite le secteur public « à compenser la baisse des offres dans le secteur privé. Le secteur public recrute peu d’apprentis, entre 20 et 30 000. Même si ces chiffres sont en hausse, il serait bon que l’État et les collectivités territoriales s’emparent du sujet : c’est le bon moment ! »

Le Gouvernement aura un rôle à jouer, comme l’a rappelé Muriel Pénicaud, ministre du Travail, sur Twitter : « L'apprentissage est une voie d'excellence et une priorité pour l’emploi des jeunes. Nous protégeons les apprentis actuels : contrat prolongé, chômage partiel, maintien du financement des CFA, formation à distance. L’apprentissage est clé dans le plan de relance que nous préparons. » Un engagement réitéré le 29 mai sur BFM où la ministre a déclaré : « Demain, une des priorités sera d’investir sur les jeunes. (…) Dans le plan de relance que nous allons lancer avec le Président et le Premier Ministre, une de nos priorités sera la relance de l’apprentissage (…) Même dans la crise, il faut se serrer les coudes et donner un espoir aux jeunes. »

Le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), plus gros organisme de formation professionnelle public avec 80 000 personnes formées par an, répondra présent dans cette mobilisation, comme Olivier Faron, son Administrateur général, l’a annoncé dans son édito pour la Newsletter des Entreprises en Action : « Je crois que sortir de la crise, le monde de l’après, passera par la formation. La montée en compétences est en effet l’outil indispensable pour les entreprises, pour retrouver des marchés, retrouver une activité pour l’ensemble des actifs. Il faut donc miser sur la formation. Miser sur la formation (…) ça veut dire qu’il faut réussir le formidable pari de l’apprentissage. On devait organiser, et c’était lancé en septembre prochain, la grande réforme de l’apprentissage dont on a vu les frémissements parce que l’apprentissage marche bien. Cette entrée en apprentissage nous devons la réussir avec les entreprises, avec l’aide de l’État, pour que ce formidable sillon qui s’est ouvert pour tous les jeunes de notre pays, il y ait une confirmation de cette ambition, de cette dynamique. » Chaque année, le CNAM forme 7 000 alternants dans 25 filières - métiers avec des formations allant de bac à bac +5 et 70% des diplômés trouvent un emploi dans les six mois. Il pilote le projet Vaucanson qui offre la possibilité à des jeunes bacheliers professionnels de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur. Ainsi, depuis 2010, d’abord en Île-de-France puis sur tout le territoire, des jeunes bacheliers professionnels peuvent suivre, en apprentissage, des cycles complets de formation supérieure (licence professionnelle) et rejoindre ensuite, s’ils le souhaitent, des masters ou écoles d’ingénieur. Une concrétisation de l’idée d’une « grande école des bacheliers pros » imaginée par Jean-Pierre Boisivon, ancien Directeur général de l’Institut de l’Entreprise, et Vincent Merle, fondateur de l’École Vaucanson.

La Région Hauts-de-France, qui est partenaire de l’Institut de l’Entreprise dans la promotion de l’apprentissage, annoncera pour sa part fin juin un plan de relance. S'il sera adapté en fonction du plan du Gouvernement afin « d’en être le plus pertinent et complémentaire possible », Christophe Coulon nous en a dévoilé les trois priorités en matière d’apprentissage :

  • « Activer le fonds de soutien prévu par la loi de 2018 pour soutenir les centres de formation les plus fragiles qui s’attendent à une baisse de 30 à 40% du nombre de contrats
  • Tendre le plus possible vers le « 0 reste à charge » pour les entreprises accueillant un apprenti
  • Accompagner les acteurs de la formation dans le financement de leurs charges fixes, et notamment les surcoûts liés à la sécurité sanitaire impliquant une pédagogie différente pour éviter les contacts. »

La Région, dans sa volonté de préparer au mieux la rentrée 2020 mais également d’agir sur le moyen et long terme, souhaite « amplifier le mouvement vers le numérique. Cette ambition de ne pas se tenir à l’écart du numérique figurait déjà dans le Plan Apprentissage 2020 (financement de gros équipements numériques par exemple) mais elle va être renforcée avec un investissement particulier sur la formation ouverte et à distance (FOAD). Si le virus revenait, il nous faut trouver les moyens d’assurer la continuité pédagogique en aidant les centres à être plus profitables grâce à la formation à distance. »

Si elle multiplie les actions en faveur de l’apprentissage par anticipation de la baisse du nombre de contrats, Christophe Coulon insiste sur la volonté de la Région Hauts-de-France de « maintenir vivante la dynamique. Au-delà des chiffres, ce qui nous importe est de rester dans le même état d’esprit. Avec une image totalement renouvelée, cet enthousiasme, cette appétence pour l’apprentissage ne doit pas retomber. L’apprentissage demeure toujours un excellent moyen de trouver un emploi, et correspond toujours à la réalisation de vocations clairement affirmées. Les chiffres sont une chose mais cette envie d’apprentissage est précieuse pour moi et il faut la conserver. J’espère que les difficultés économiques ne vont pas détourner les familles et les jeunes. Il faut garder la flamme ! »

 

Un état d’esprit qu’il est primordial de maintenir, comme le souligne Jean-Robert Pitte, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et politiques : « Pour changer la donne dans notre pays, il faut évidemment que les entreprises s’impliquent fortement et que l’État les y encourage. Il faut aussi que change l’opinion, car beaucoup de jeunes ont une image très médiocre de l’apprentissage. »

La mobilisation de tous les acteurs en faveur de l’apprentissage se révélera essentielle pour l’emploi des jeunes et la bonne santé économique. Entreprises, organismes de formation, État, collectivités territoriales, associations et institutions ayant pour mission de promouvoir cette voie d’excellence devront œuvrer de concert. L’Institut de l’Entreprise poursuivra son engagement, que ce soit à travers sa campagne #CasseLesClichés qui vise à lutter contre les idées reçues sur l’apprentissage ou le réseau des Ambassadeurs de l’Apprentissage initié en partenariat avec la Région Hauts-de-France et en cours de déploiement avec d’autres Régions. L’Institut et ses entreprises adhérentes répondront présents pour valoriser cette filière d’excellence, déconstruire les idées reçues, et rapprocher, conformément à sa vocation, les Français (et plus particulièrement en l’occurrence, les jeunes), de l’Entreprise.

 

 

3 questions à Danielle Deruy, Directrice générale de AEF Info

AEF Info, via Jeunes d'avenirs est très engagé en faveur de l'apprentissage. Comment avez-vous poursuivi votre mission d'information auprès des jeunes pendant la crise ?

Les objectifs de Jeunes d’Avenirs que nous avons créés il y a 8 ans, sont beaucoup plus larges qu’une simple mission d’information, ce qui est l’activité première de notre groupe de presse professionnelle AEF Info. Nous organisons de grandes manifestations où nous proposons des offres d’emploi ou de formation à des milliers de jeunes en précarité, qui sont conseillés par des bénévoles, cadres de grands groupes. L’apprentissage est pour nous la voie royale pour bon nombre de ces jeunes.

Pendant la crise, grâce à Jeunes d’Avenirs recrut’, seul job board spécialement conçu pour les jeunes quel que soit leur niveau de qualification, nous avons pu maintenir le lien avec eux en leur donnant des infos et en continuant à leur offrir un maximum d’offres d’emploi et en apprentissage. Mais nous avons malheureusement constaté qu’il y en avait beaucoup moins.

 

Les rencontres lors des salons Jeunes d'avenir sont primordiales pour aider les jeunes à s'informer, s'orienter ou trouver un emploi/une formation et vous avez dû annuler et/ou reporter certaines éditions : comment peut-on aider les jeunes pour qu'ils puissent trouver un contrat en apprentissage qui réponde à leurs aspirations à la rentrée ?

Effectivement, les équipes ont passé beaucoup de temps à reporter les salons de mois en mois. Deux ont dû être annulés, le spécial alternance Île-de-France et Jeunes d’Avenirs Aura. Les autres se tiendront les 15/16 septembre à Paris, le 3 novembre à Marseille et les 17/18 novembre à Lille. Mais, notre but cette année est beaucoup plus large : réussir à aider les jeunes partout en France.

Aussi avons-nous décidé, avec le soutien du ministère du Travail, de lancer un job dating digital national « La Grande rentrée de l’Apprentissage » à partir du 16 septembre, en y associant les services publics de l’emploi, les OPCO, des grandes entreprises, des branches et l’ensemble des grands réseaux ou think tank, comme l’Institut de l’Entreprise. Toutes les offres seront déposées sur notre job board gratuit, Jeunes d’Avenirs Recrut’. Les jeunes de tous niveaux et ceux en situation de handicap seront préparés en amont par les conseillers des services publics et des bénévoles à leurs futurs entretiens web. Nous lancerons également une campagne médiatique pour soulever un grand élan en faveur de l’apprentissage.

Apprentissage : ensemble, préparons demain !

À votre avis, que devons-nous tous faire (entreprises, organismes de formation, etc.) pour remettre l'apprentissage sur la voie ascendante qu'il avait avant la crise ?

  • D’abord participer à « La Grande rentrée de l’Apprentissage ». Nous espérons que cet événement sera un signe déclencheur positif sur ce que l’on doit à notre jeunesse, lui offrir une place dans le monde du travail même en cette année difficile. Ceci va de pair avec le déploiement à grande échelle des mesures de relance de l’apprentissage qui seront annoncées dans les prochains jours par le ministère du Travail.
  • Au-delà de cet événement, continuer à déposer les offres sur (https://www.jeunesdavenirs-recrut.fr/).
  • Ne pas arrêter les réflexions que beaucoup d’entreprises avaient avant la crise de créer leur CFA physique ou hors les murs pour adapter les formations à leurs besoins réels.
  • Et enfin, que les grands groupes qui ne peuvent pas garder tous les jeunes qu’ils forment, s’assurent qu’ils soient ensuite recrutés chez leurs sous-traitants.

C’est vrai que ces deux derniers points sont à plus long terme, mais c’est un vrai levier de développement de l’apprentissage.

 

Pour toutes informations : Benoit Hercé benoit.herce@aefinfo.fr – 06 18 55 36 85

 

[3] « Avis de gros temps sur les contrats d’apprentissage », Le Figaro, 24 mai 2020 - https://www.lefigaro.fr/actualite-france/avis-de-gros-temps-sur-les-contrats-d-apprentissage-20200524

[4] Voir le graphique « Les entrées en apprentissage selon la taille de l'entreprise » https://www.letudiant.fr/alternance/7-infos-cles-sur-l-apprentissage-aujourd-hui.html

 

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