Confronté à la fermeture brutale des chantiers en France, l’enjeu de Kaufman & Broad préparer la progressive reprise d’activité, notamment grâce à « un alignement de tous les acteurs » du secteur. Un « guide de reprise » a été mis en place au sein de l’entreprise, afin de préciser les mesures pratiques qui conditionneront la reprise dans le respect des mesures sanitaires, pour rassurer les collaborateurs et assurer leur sécurité. L’entreprise – qui a fait le choix de l’activité partielle tout en maintenant la rémunération à 100% de ses collaborateurs et en répondant à la demande du Gouvernement de réduire les dividendes – est prête à reprendre son activité dès le 11 mai, tout en souhaitant tirer de la période de confinement des enseignements pour l’avenir. Kaufman & Broad a donc, engagé une réflexion prospective sur le fond de son activité, l’évolution de l’habitat - la crise ayant mis en lumière la modularité d’un logement aujourd’hui devenu, au-delà d’un lieu de vie, un lieu de travail et même d’école. La réflexion porte également sur l’organisation du travail pour les 900 collaborateurs, pour qui le télétravail ne faisait pas partie de la culture d’entreprise, puisque la plupart des fonctions sont des fonctions de terrain.

 

Date de publication : 23/04/2020

Enquête réalisée auprès de Sophie Letierce, Directrice des Ressources Humaines de Kaufman & Broad.

 

Une activité confrontée à l’arrêt brutal des chantiers, qui ne redémarrent que « très progressivement ».

La fermeture brutale des chantiers en France, à laquelle se sont ajoutées les ordonnances du Gouvernement suspendant les délais administratifs [1], notamment du permis de construire, ont fortement impacté l’activité de l’entreprise et de la promotion immobilière en général. Comme l’expliquait Nordine Hachemi, PDG de Kaufman & Broad, dans son édito pour la Quotidienne des Entreprises en action : « Nos activités se sont trouvées frappées de plein fouet par la crise. Il y a deux dimensions chez nous : la partie liée à la vente de logements, qui ne pouvait pas poursuivre sans présence physique chez le notaire ; et la partie de réalisation de bureaux qui a stoppée avec tout le secteur des BTP ». Aussi l’entreprise a-t-elle dû faire le choix de l’activité partielle, tout en maintenant la rémunération à 100% de ses collaborateurs et en répondant à la demande du Gouvernement de réduire les dividendes.

L’enjeu de l’entreprise est désormais, « depuis une quinzaine de jours », de préparer la reprise d’activité : « Après une période d’arrêt quasi complète, on assiste à un début de reprise des chantiers et des acteurs du BTP. L’activité va reprendre au fur et à mesure ; on sent une volonté commune de tous les acteurs pour que la reprise soit effective. La priorité est la sécurité des collaborateurs qui se rendent sur les sites ; mais nous devons également prendre en compte les clients, qui attendent la livraison de leur logement ». Encore très progressive, la reprise d’activité reste conditionnée par l’adoption généralisée des mesures sanitaires requises : « on devrait connaître une accélération au cours du mois de mai, période à laquelle suffisamment de masques grand public seront disponibles pour équiper tous nos collaborateurs ».

Un « guide de reprise » est en cours d’élaboration au sein de l’entreprise, afin de préciser les mesures pratiques et de distanciation sociale qui permettront la reprise d’activité. Conçu en collaboration avec l’ensemble des directeurs, ce document détaille les différents principes applicables dans la nouvelle organisation de l’entreprise. « Cela a vocation à assurer la sécurité des collaborateurs et à les rassurer : ils doivent pouvoir revenir travailler en toute confiance ». Le guide détaille notamment l’engagement de l’entreprise à assurer la désinfection de chaque site avant la reprise d’activité, l’adaptation des prestations de ménage, la mise en place de pompes à gel hydro-alcoolique à l’entrée de chaque plateau ou site, la mise à disposition de masques, l’organisation des équipes par roulement (pour pouvoir respecter les mesures de distanciation sociale) ou encore la réorganisation du tri du courrier : « autant de petites tâches qui peuvent être sources d’inquiétude pour nos collaborateurs. Il est important de pouvoir adresser petits et grands sujets, de la réflexion sur l’évolution du logement à la façon dont repenser le tri du courrier ».

 

Une réflexion engagée sur « l’après », en matière d’organisation du travail mais aussi d’évolution du cœur de métier.

L’entreprise a engagé une réflexion prospective sur le fond de son activité : la conception de logement. « Cette période nous montre l’évolution de l’habitat, la modularité d’un logement aujourd’hui devenu, au-delà d’un lieu de vie, un lieu de travail et même d’école. Nous engageons des réflexions sur ces évolutions, très enrichissantes pour la suite de notre activité ».

La réflexion porte également sur l’organisation du travail : pour les 900 collaborateurs de l’entreprise (la moitié au Siège à Neuilly-sur-Seine, l’autre moitié répartie entre les 23 implantations de l’entreprise en France), les nouvelles modalités de travail à distance ont constitué une nouveauté. « Le télétravail n’était pas nécessairement dans la culture de Kaufman & Broad au départ, la plupart de nos fonctions étant des fonctions de terrain. Les grèves des transports en décembre dernier nous avaient néanmoins, en quelque sorte, préparés. Cela nous a permis, à l’annonce du confinement, de pouvoir basculer du jour au lendemain la totalité de nos collaborateurs en télétravail. La déclaration sociale des indépendants (DSI) a fait un travail remarquable ».

L’entreprise a, dans la mise en place de cette nouvelle organisation, procédé à un travail en binôme entre ses RH et ses Directeurs d’agence : « L’esprit entrepreneurial et de responsabilité est fort chez nous, ce à quoi s’ajoute la multiplicité des sites : un travail main dans la main était essentiel ».

L’entreprise est aujourd’hui prête à reprendre son activité le 11 mai (« nous sommes prêts, nous discutons tous ensemble de la reprise et nous y préparons »), tout en souhaitant tirer de cette période de travail à distance des enseignements pour l’avenir : « Nous nous sommes tous adaptés pendant deux mois, nous avons appris de nouvelles choses, mis en place de nouveaux modes de collaboration. Nous devons garder un « carnet de voyage » de ce que nous avons appris de cette période de travail à distance et de ce que nous voulons en conserver. Cela passe par le constat que nous pouvons travailler en imprimant beaucoup moins de papier, à la tenue de réunions à distance, à l’utilisation d’outils collaboratifs etc. : autant de bons réflexes qui devront perdurer ».

 

Un don de 100 000 euros pour aider les soignants

En dehors du cadre fixé par sa politique de mécénat en faveur de l’éducation et l’aide à l’enfance, le Groupe a décidé, compte-tenu du contexte actuel et des difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontées les soignants sur l’ensemble du territoire pour lutter contre le Covid-19, d’effectuer un don de 100 000 € au fonds d’urgence de la Fondation de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris pour la Recherche. Ce don permettra d’améliorer l’organisation des soins, le dépistage et la recherche dans le cadre de la pandémie de Covid-19.

 

[1] https://www.vie-publique.fr/loi/273994-ordonnance-25-mars-2020-covid-19-delais-echus-demarches-administratives

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041755644&categorieLien=id

 

Sophie Letierce, Directrice des Ressources Humaines de Kaufman & Broad

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