BNP Paribas a, dès le début de la crise, cherché un équilibre entre maintenir un bon fonctionnement de la Banque dans l’intérêt de ses clients et préserver la santé de ses collaborateurs, tout en renforçant son engagement pour la société. Le Groupe a pu s’appuyer sur un dialogue étroit avec les partenaires sociaux pour la gestion des collaborateurs devant continuer à se rendre sur leur lieu de travail. La mise en télétravail prolongé d’une partie du personnel s’est avérée être un défi tout aussi délicat, tant pour des raisons techniques que d’accompagnement humain et psychologique. En parallèle, face à l’intensité de la crise, le Groupe a renforcé ses engagements sociétaux don d’un million d’euros à l’Institut Pasteur, commande de 20 000 tickets restaurants à destination du Samu social, mise à disposition des personnels soignants d’une flotte de 50 véhicules, don à l’AP-HP, aux hôpitaux du Grand Est, du Nord de l'Italie, aux pompiers de Paris ou encore l’Institut Pasteur de près de 2 millions de masques puisés dans son stock, campagne d’appel aux dons auprès des collaborateurs – et a repensé son offre pour accompagner ses entreprises clientes.

 

Date de publication : 30/03/2020

Enquête réalisée auprès de Antoine Sire, Directeur de l’Engagement d’entreprise du Groupe BNP Paribas et Yves Martrenchar, DRH du Groupe BNP Paribas

 

Une réorganisation du travail assurant la sécurité des collaborateurs et le maintien d’un service essentiel

« Nous avons rapidement dû trouver un équilibre entre maintenir un bon fonctionnement de la Banque pour nos clients et préserver la santé de nos collaborateurs ».

Les salariés des réseaux d’agences, des plateformes de relations clients et de traitements d’opérations, ainsi que des salles de marché remplissent des fonctions essentielles, qu’il a fallu maintenir. Dans une situation aussi nouvelle, les premières prises de parole gouvernementales ont donné lieu à des interprétations divergentes, difficiles à gérer en interne. En attendant que tout soit clarifié, il a été difficile d’expliquer à certains collaborateurs qu’une partie d’entre eux devait continuer à aller travailler. Aussi l’entreprise a-t-elle communiqué au mieux sur les mesures nécessaires à la sécurité de tous (notamment les gestes dits « barrière ») et fourni le matériel adapté (masques distribués aux personnels prenant les transports en commun et aux personnels en agence pour les cas où, compte tenu de la configuration des lieux, ils ne seraient pas en mesure de respecter une « distanciation sociale » suffisante). Des consignes invitaient par ailleurs les salariés présentant des symptômes particuliers (toux, fièvre notamment) à ne pas se rendre sur le lieu de travail.

Un dialogue étroit avec les partenaires sociaux a été clef dans la gestion humaine de la situation : des échanges réguliers avec la direction du groupe ont permis de rassurer et de transmettre les bons gestes et bonnes pratiques à adopter (exemple notamment d’une demande, par le syndicat majoritaire du Groupe, de gants pour les personnels manipulant des espèces : cette mesure s’avérant être « une fausse bonne idée » - les gants n’étant pas nettoyés – ledit syndicat a finalement transmis via ses tracts des gestes barrières plus adaptés, en l’occurrence un lavage de mains plus régulier).

La mise en télétravail prolongé d’une partie du personnel s’est avérée tout aussi délicate, tant pour des raisons techniques qu’humaines. Techniques bien sûr, puisqu’il a fallu adapter les systèmes d’information à un recours massif et soudain au travail à distance. Ainsi, alors que 10 à 12 000 salariés (sur 60 000) étaient jusque-là susceptibles de télétravailler, c’est le recours simultané à près du triple de connexions que les systèmes d’information ont dû supporter : « cela a été difficile les deux premiers jours, mais fonctionne désormais très bien. L’engagement des collaborateurs est exceptionnel, ils savent qu’ils font partie d’une chaîne de bonne volonté qui s’exprime dans tout le pays. Le ministre de l’Économie a d’ailleurs remercié publiquement l’ensemble des collaborateurs des banques ». L’aspect humain est tout aussi essentiel : « le télétravail en continu est une chose difficile pour tout le monde, a fortiori pour les personnels n’y ayant jamais recouru ». Aussi le Groupe s’est-il assuré d’un suivi étroit (y compris psychologique, cf. encadré) de ses collaborateurs, à travers une implication renforcée de chaque référent RH notamment.

 

« Une entreprise engagée pour la société engage ses collaborateurs »

Très présent sur le volet sociétal (notamment via des actions favorisant l’égalité des chances, le soutien aux personnes précaires ou le volontariat des collaborateurs), le Groupe les a rapidement renforcé ses actions face à la crise, en réponse notamment à des besoins précis de partenaires historiques. Il a ainsi accordé un don d’un million d’euros à l’Institut Pasteur pour lancer des recherches, ou encore commandé 20 000 tickets restaurants à destination du Samu social (des contacts étroitement menés avec la société Endered devant permettre une mise en fabrication rapide). Arval, sa société de leasing de véhicules, a par ailleurs mis gratuitement à disposition des personnels soignants une flotte de 50 véhicules.

Le Groupe a également puisé dans son stock de masques (qui avait été, dans le cadre de sa gestion des risques, régulièrement renouvelé) pour faire rapidement don à l’AP-HP de 500 000 masques. Avec les dons qui ont suivi, c’est au total près de 2 millions de masques qui ont été donnés à des tiers, parmi lesquels – au-delà de l’AP-HP – des hôpitaux du Grand Est, du Nord de l’Italie, les pompiers de Paris ou encore l’Institut Pasteur.

Dans la lignée de son combat pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre la fracture numérique, le Groupe, avec la collaboration de ses associations partenaires de L'Ascenseur (Institut Télémaque, Viens Voir Mon Taf, Le Choix de l’Ecole…), a fait don de 600 ordinateurs à des jeunes qui n’étaient pas équipés, afin de leur permettre de suivre leurs cours à distance durant le confinement.

Une campagne d’appel aux dons auprès des collaborateurs a par ailleurs été lancée, le Groupe ayant réactivé dans trois pays où il est fortement implanté (France, Belgique et Italie) un « Fonds d’urgence et développement ». Ce Fonds, qui avait précédemment été utilisé pour soutenir des victimes de catastrophes naturelles, est abondé d’1€ par le Groupe pour chaque euro versé par un collaborateur. Le Groupe insiste sur l’idée que le fait que l’Engagement de l’entreprise soit connu n’a pas une portée publicitaire, mais constitue un signal pour les collaborateurs, une « invitation à la solidarité ». « Cela participe à ce que les collaborateurs de l’entreprise en soient fiers. »

Fierté parfois contrariée par certaines attaques auxquelles le Groupe doit faire face, à l’instar de nombreuses grandes entreprises, comme des accusations injustifiées de présence dans des « paradis fiscaux ». Or cette présence correspond, en réalité, à une implantation historique en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas, et à une présence dans des places financières incontournables en Asie que sont Hong-Kong et Singapour. Pour le Groupe, qui paye cette année 5,9 milliards d’impôts, les actions en cours ne relèvent nullement d’un quelconque alibi, mais du prolongement en période de crise de son engagement constant.

 

Une offre repensée pour accompagner les entreprises clientes dans la crise

La Groupe a appliqué de nouvelles mesures, notamment vis-à-vis de ses entreprises clientes frappées immédiatement par une chute de revenus. Près de 4 000 personnes au sein du Groupe y ont été formées en urgence. « Cela a été un chantier organisationnel colossal ».

Le Groupe a, en France et dès le début de la crise, mise en œuvre de façon volontariste les mesures gouvernementales : un contact a été engagé avec chaque client pour évaluer sa situation, transformer les procédures afin d’offrir des solutions de trésorerie plus souples et des réaménagements de crédits. Le Groupe a par ailleurs pu mettre en place dès le 25 mars le dispositif de prêt garanti par l’État annoncé par le Gouvernement la veille, afin de soulager la trésorerie des entreprises et des professionnels qui subissent le choc lié à l’urgence sanitaire.

Très présent en Italie, le Groupe y a accordé un moratoire de six mois sur les prêts aux entreprises.

 

Une première leçon de la crise : la gestion des risques sera nécessairement collective

« Depuis plusieurs années, nous renforçons la notion de collectif : nous travaillons étroitement avec les entreprises, les ONG, les gouvernements pour avoir un impact positif sur la société. Nous n’avions certes pas identifié le risque sanitaire mais travaillions déjà sur le risque climatique, le risque créé par la montée des inégalités ou encore les fractures territoriales. Tous ces sujets doivent être traités collectivement : personne ne peut gagner dans un monde qui perd. Cette conviction, préexistante à la crise, va en être renforcée ».

Le Groupe se félicite par ailleurs d’avoir, dans le cadre de son plan de continuité de l’activité, régulièrement entretenu ses stocks de masques. Cela lui a permis d’en disposer à temps pour son personnel lorsque la menace du Covid-19 a imposé de nouvelles règles sanitaires, et de faire don du surplus à des hôpitaux qui éprouvaient des difficultés à s’approvisionner.

Une autre leçon de la crise est le recours plus facile qu’envisagé au télétravail : « nous n’imaginions pas pouvoir atteindre plus de 50% de personnels en télétravail dans certaines entités. En réalité, c’était possible. Post-crise, le recours au télétravail sera différent ».

 

Une plateforme de soutien psychologique

Le Groupe a recouru à une plateforme d’assistance psychologique, Stimulus,  pour ses collaborateurs vivant mal le confinement ou, à l’inverse, anxieux de se déplacer pour aller travailler. Ce dispositif complétait un renforcement des liens de chaque salarié avec son référent RH, chargé de veiller à ce que personne ne puisse se sentir isolé. « Nous voulions dire aux salariés : « vous n’êtes pas seuls » ».

Un soutien particulier aux entreprises de l’ESS

Le Groupe est un acteur important de l’économie sociale et solidaire (ESS) : une entreprise ESS sur quatre créée en France est accompagnée par BNP Paribas dans le cadre de son dispositif « Act for impact ». Si les entreprises ou associations réalisant un chiffre d’affaires bénéficient de l’accompagnement de crise prévu pour les autres entreprises clientes du Groupe, un cadre particulier a été mis en place pour les acteurs s’appuyant sur un modèle caritatif : le Groupe s’est associé avec la plateforme de crowdfunding Ulule pour créer un dispositif dans lequel il abonde d’1€ tout euro levé pour des acteurs de l’ESS.

 

Antoine Sire, Directeur de l’Engagement d’entreprise du Groupe BNP Paribas

Yves Martrenchar, DRH du Groupe BNP Paribas

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